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Lutte contre la fraude fiscale : la Toile sous haute surveillance !

Les agents de l’administration fiscale et douanière sont autorisés à collecter et exploiter les contenus diffusés sur internet, pour autant que l’accès ne nécessite ni saisie d’un mot de passe, ni inscription sur le site en cause. Une condition qui vient d’être supprimée, augmentant leurs possibilités de contrôle. Voilà qui mérite quelques explications…

Fraude fiscale : un contrĂ´le Ă©largi sur le web

Jusqu’à prĂ©sent, les agents de l’administration fiscale et douanière Ă©taient autorisĂ©s Ă  collecter et exploiter les contenus diffusĂ©s sur internet dont l’accès ne nĂ©cessite ni saisie d’un mot de passe, ni inscription sur le site en cause. 

DĂ©sormais, cette condition liĂ©e Ă  l’accès aux sites internet sans mot de passe ou sans inscription est supprimĂ©e, de sorte que les agents des administrations fiscale et douanière peuvent dĂ©sormais collecter et exploiter les contenus sur les rĂ©seaux sociaux, par exemple.  

Plus précisément, ces administrations ont désormais la possibilité de créer des comptes officiels sur les réseaux sociaux en vue de lutter contre la fraude fiscale par le biais, par exemple, d’une comparaison entre le train de vie déclaré d’un particulier et ce qu’il diffuse sur internet.

Toutefois, cette faculté est strictement encadrée puisque les agents fiscaux et douaniers :

  • ne peuvent exploiter que les contenus se rapportant Ă  la personne qui les a dĂ©libĂ©rĂ©ment divulguĂ©s ;
  • ne sont pas autorisĂ©s ni Ă  entrer en relation avec d'autres dĂ©tenteurs de compte, ni Ă  diffuser des contenus.

En ce qui concerne la recherche d'une activité occulte, des inexactitudes ou omissions découlant d'un manquement aux règles de domiciliation fiscale des particuliers ou d'une minoration ou d'une dissimulation de recettes, des précisions viennent d’être apportées concernant les conditions assurant que les traitements mis en œuvre par les administrations sont proportionnés aux finalités poursuivies et les conditions requises pour que les données personnelles traitées sont adéquates, pertinentes et, au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées, limitées à ce qui est strictement nécessaire.

Ces précisions sont disponibles ici.

Peuvent ainsi ĂŞtre collectĂ©es les donnĂ©es suivantes : 

  • les donnĂ©es d'identification des titulaires des pages internet analysĂ©es ;
  • les donnĂ©es susceptibles de caractĂ©riser l'exercice d'une activitĂ© professionnelle ou d'une activitĂ© illicite et l'ampleur de cette activitĂ©, notamment les photographies des produits vendus, les donnĂ©es d'expĂ©dition de la marchandise et les donnĂ©es permettant de mesurer l'audience de la page, l'anciennetĂ© et l'activitĂ© du profil et de l'annonce ;
  • les donnĂ©es relatives aux moyens de transport utilisĂ©s ;
  • les donnĂ©es de localisation ;
  • les contenus, lorsqu'ils sont accessibles au moyen de QR-codes ou de tout autre vecteur, des pages se rapportant Ă  l'activitĂ© professionnelle ou l'activitĂ© illicite qui peuvent notamment ĂŞtre des Ă©crits, des images, des photographies, des sons, des icĂ´nes, des vidĂ©os, ainsi que les QR-codes et autres vecteurs eux-mĂŞmes.

Les droits d'accès aux informations collectées, à la rectification et à l'effacement de ces données ainsi qu'à la limitation de leur traitement s'exercent auprès du service d'affectation des agents habilités à mettre en œuvre les traitements.

Notez que les agents habilités sont les agents de la direction générale des finances publiques ayant au moins le grade de contrôleur, ou les fonctionnaires et agents contractuels de niveau équivalent affectés à cette direction, individuellement désignés et spécialement habilités par le directeur général des finances publiques.

Du côté de l’administration des douanes, les agents habilités sont les agents de la direction générale des douanes et droits indirects ayant au moins le grade de contrôleur, ou les fonctionnaires et agents contractuels de niveau équivalent affectés à cette direction, individuellement désignés et spécialement habilités par le directeur général des douanes et droits indirects.

Pour finir, les administrations fiscales et douanières doivent adresser avant la fin de chaque semestre de l'année civile à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) la liste des opérations de collecte qui seront engagées au semestre suivant. Cette liste devra mentionner les objectifs poursuivis, ainsi que les plateformes en ligne concernées.

Sources :

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